Qu’est ce qui est essentiel pour l’Etat quand le logement, bien de première nécessité, est le grand oublié de la liste des courses durant ce reconfinement de novembre 2020.
Le droit, légitime et essentiel, de chacun à trouver son logement ou à en changer, est bafoué :
- Les visites de logement à louer sont interdites dans le parc privé, premier pourvoyeur d’accès au logement.
Le droit, légitime et essentiel, de chacun à trouver son logement ou à en changer, est discriminé :
- Selon que le logement est géré par un bailleur social ou un bailleur privé, le candidat locataire pourra trouver satisfaction ou non à son besoin de logement.
En effet, un candidat locataire pourra visiter un logement à louer chez un bailleur social, il ne pourra pas chez un professionnel privé.
L’acte de location est considéré comme un service public s’il est assuré par un bailleur social. Il n’est pas considéré comme un service d’intérêt général si le propriétaire est privé.
Alors rappelons que, avec son parc privé de 6,5 millions de logements et son taux de rotation de 25% – puisqu’il s’agit majoritairement de logements de petites typologies – , la satisfaction de ce droit au logement est mieux assurée par le parc privé que par le parc social de 5 millions de logements avec un taux de rotation de 8%. Annuellement, ce sont près de 2 millions de locations -relocations qui sont accessibles dans le parc privé contre 400 000 dans le parc social.
Si l’on osait une comparaison d’actualité, c’est comme si l’on négligeait les lits d’hospitalisation des établissements privés pour soigner les patients de la Covid.
Le feuilleton de la discrimination, déjà largement médiatisé avec l’accès aux produits commerciaux essentiels, continue avec le logement :
- au détriment du candidat locataire qui veut ou qui doit changer de logement pendant le confinement,
- au détriment du salarié, jeune actif ou moins jeune, qui doit changer de résidence pour occuper un nouvel emploi,
- au détriment du ou de la conjoint(e) qui veut ou qui doit se séparer,…
Qui peut justifier cet ostracisme et pourquoi ce refus d’ouvrir largement la satisfaction de ce droit essentiel qu’est l’accès au logement ?
L’argument sanitaire ne résiste pas à l’analyse.
Les professionnels de la gestion immobilière ne demandent pas de passe-droit ou un quelconque privilège commercial. Ils demandent que l’accès au logement soit rendu possible pour tout citoyen locataire ayant besoin de satisfaire son droit légitime à trouver le toît dont il a besoin.
Ce n’est pas une revendication commerciale puisque nous ne sommes pas en période de forte demande.
C’est une revendication humanitaire pour satisfaire un besoin essentiel et parfois urgent de la vie courante.
C’est une revendication de service d’intérêt général, auquel ils veulent être associés.
Les professionnels de la gestion immobilière sont des tiers de confiance, dont le métier est réglementé ; ils sont tenus de respecter les gestes barrières et les protocoles sanitaires.
C’est donc bien en responsabilité qu’ils revendiquent d’assumer ce service d’intérêt général, au même titre que les bailleurs sociaux.
A défaut, le besoin essentiel du logement sera satisfait par relation directe entre particuliers, au détriment de l’intermédiation, gage du respect des règles sanitaires et du respect des droits des locataires.
Faut-il rappeler qu’en autorisant l’accès au logement au travers des seuls bailleurs sociaux, on autorise ces derniers à louer leur parc qui n’est pas seulement composé de logements sociaux ou très sociaux.
Le choix de libérer l’accès au logement par le seul critère du statut du propriétaire crée une distorsion de concurrence injuste et critiquable.
Nous revendiquons qu’à l’issue de la quinzaine que s’est laissée le Gouvernement pour réviser et adapter ses choix, le logement soit repositionné comme besoin primaire et essentiel et donc que l’accès à celui-ci soit ouvert selon la disponibilité du bien et non selon le statut du propriétaire.
Nous revendiquons d’être mobilisés à la participation à ce grand service d’intérêt général que sont l’accès au logement et la réponse apportée à chaque ménage de trouver le toît dont il a besoin, quelles que soient les circonstances.
Responsables, les professionnels sont les meilleurs garants du respect des règles sanitaires.